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Grippe aviaire : plus de 34 000 dindes tuées dans la région de Brescia (et ce n'est pas la seule nouvelle épidémie)

Plus de 34 000 dindes ont été tuées dans la région de Brescia et six nouveaux foyers de grippe aviaire ont été confirmés fin octobre par le ministère de la Santé entre la Vénétie, le Frioul, l'Émilie-Romagne et le Piémont. Une urgence qui remet aussi en lumière le système d’agriculture intensive

La vague de grippe aviaire qui frappe l'Italie ne s'arrête pas : de nouveaux foyers s'ajoutent à ceux déjà confirmés ces dernières semaines, obligeant les autorités sanitaires à ordonner des abattages massifs et des zones de restriction pour éviter la propagation du virus. Le dernier cas, par ordre chronologique, vient de la province de Brescia, mais l'urgence touche désormais plusieurs régions du Nord.

Dans la région de Brescia, 34 mille dindes ont été tuées

L'épidémie la plus importante s'est produite à Seniga, dans la province de Brescia, où un élevage de dindes a été touché par le virus de la grippe aviaire, obligeant l'ATS de Brescia à émettre un ordre d'abattage de 34 000 animaux.

La zone autour de l'exploitation infectée a été déclarée zone de protection (rayon de 3 km) qui comprend également les communes d'Alfianello, Milzano et Pralboino, tandis qu'une zone de surveillance plus large s'étend à Bassano Bresciano, Cigole, Gambara, Gottolengo, Leno, Manerbio, Pavone del Mella, Pontevico, San Gervasio Bresciano et Verolanuova.

La province de Brescia, cœur de la chaîne d'approvisionnement italienne en volaille, abrite plus de 360 ​​fermes et près de 10,4 millions d'animaux. Un territoire à très forte densité, où chaque nouvelle épidémie risque de se transformer en véritable crise sanitaire et économique.

Alerte du ministère : six foyers déjà confirmés en octobre

Selon un communiqué de presse officiel du ministère de la Santé – Département de la santé animale et de l'écosystème (One Health) – au 20 octobre 2025, il y avait déjà six foyers confirmés de grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 en Italie.

Voici où ils se sont produits :

  • Povoletto (Udine, Friuli Venezia Giulia) – foyer dans un élevage de volailles, avec mortalité anormale et confirmation par l'Istituto Zooprophylattico delle Venezie
  • Oppeano (Vérone, Vénétie) – cas confirmé dans un élevage intensif de la région Véronaise
  • Isola della Scala (Vérone, Vénétie) – deux foyers distincts dans autant d'élevages de dindes, découverts à quelques jours d'intervalle
  • Province d'Alexandrie (Piémont) – foyer dans un élevage de poulets de chair
  • Minerbio (Bologne, Émilie-Romagne) – cas enregistré dans une petite exploitation familiale

Le Ministère signale également qu'une deuxième ferme piémontaise, située à proximité de la première, attendait déjà la confirmation officielle du Centre National de Référence de l'Influenza Aviaire de Padoue. Et un deuxième élevage dans la province d'Alexandrie attendait également la confirmation officielle du Centre national de référence de l'influenza aviaire (CRN-IA) de Padoue.

La situation épidémiologique est donc constamment mise à jour et de nouveaux foyers sont signalés au fur et à mesure que les contrôles se poursuivent dans la zone.

Zones de restriction et nouvelles mesures de biosécurité

Pour limiter la propagation du virus, la Direction générale de la santé animale a ordonné la création d'une zone de restriction supplémentaire (ZUR) entre la Vénétie et la Lombardie, avec des mesures exceptionnelles :

  • blocage temporaire des placements de dindes
  • interdiction de l'éclaircissage dans les élevages de poulets de chair
  • suspension des foires et marchés de volailles

Les analyses génétiques réalisées par le Centre National de Référence montrent que les virus impliqués ne coïncident pas avec ceux circulant en Europe durant l'été, signe de nouvelles introductions primaires, probablement dues aux oiseaux sauvages. Parmi les principaux facteurs de risques identifiés : la proximité de zones humides et le mauvais respect des mesures de biosécurité dans certaines usines.

Le ministère a réitéré la nécessité de renforcer les contrôles et de signaler rapidement toute augmentation de la mortalité, même minime, dans les poulaillers industriels et domestiques.

Nouveau foyer également en Émilie-Romagne : 150 poulets tués

Le 2 novembre, un autre foyer a été identifié dans la plaine de Forlì, dans une zone frontalière avec la province de Ravenne.
Ici, selon l'autorité sanitaire locale de la Romagne, 150 poulets de chair ont été tués et l'usine a été saisie et désinfectée.

Le virus identifié n'est pas lié aux foyers du nord de l'Italie et, même dans ce cas, l'origine la plus probable semble être la faune sauvage.
Les autorités locales ont commencé à contrôler toutes les exploitations agricoles dans un rayon de 10 km, les résultats étant jusqu'à présent négatifs.

Le rôle de l’agriculture intensive

Les épidémies de cet automne confirment une fois de plus à quel point la grippe aviaire est la conséquence directe d'un système d'élevage trop fragile et déséquilibré. L’extrême densité de l’agriculture intensive, la circulation continue des animaux et des véhicules et la difficulté de garantir des normes de biosécurité véritablement efficaces créent un terrain idéal pour la propagation du virus.

Lorsque des milliers de dindes ou de poulets sont élevés dans des espaces clos, avec de l’air recyclé et un stress élevé, il suffit d’une seule entrée du virus pour se transformer en urgence. Et la facture est payée non seulement par les animaux – souvent abattus en masse – mais aussi par les agriculteurs et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.

Les épidémies récurrentes de grippe aviaire nous rappellent à quel point le modèle intensif actuel de production animale est fragile et non durable. Réduire la densité des élevages, promouvoir des systèmes plus respectueux du bien-être animal et orienter les choix alimentaires vers des modèles durables et conscients sont non seulement un enjeu éthique mais aussi une priorité pour prévenir et contenir la propagation de la grippe aviaire.

Sources : Giornale di Brescia / Ansa / Ministère de la Santé

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