Adieu à la glace dans l’océan Arctique ? Le manteau blanc risque de disparaître dès 2027
L'Arctique se dirige vers un avenir « bleu », avec la possibilité réelle d'un océan Arctique libre de glace dès 2027. Des études récentes mettent en évidence l'accélération de la fonte des glaces de mer, soulignant l'urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'adopter des solutions innovantes pour préserver cet écosystème
Imaginez un Arctique sans glaceun océan bleu cobalt au lieu de l'étendue blanche qui a toujours caractérisé le pôle Nord. Une image qui pourrait devenir réalité bien plus tôt qu’on ne le pensait, même dans les trois prochaines années. C'est l'hypothèse avancée par une nouvelle étude, publiée le 3 décembre dans Nature Communications, qui a analysé les données quotidiennes de modèles climatiques avancés, avançant à 2027 la prévision du premier jour sans glace dans l’océan Arctique.
L'analyse, menée par les chercheurs de l'Université de Göteborg et de l'Université du Colorado Boulder Céline Heuzé et Alexandra Jahn, a examiné les évolutions possibles de la glace de mer à partir de conditions similaires à celles enregistrées en 2023. Les résultats montrent que le premier jour sans glace pourrait survenir d’ici 3 à 6 ansune période de temps incroyablement courte.
Deux facteurs principaux contribuent à cette accélération : le réchauffement climatiquequi provoque une fonte de plus en plus rapide de la glace marine, et le variabilité climatique interneou des fluctuations naturelles du système climatique qui peuvent amplifier les effets du réchauffement climatique.
L’étude a également souligné comment toutes les simulations avec un déclin rapide des glaces présentent ce qu’on appelle «Événement de perte de glace rapide» (RILE), périodes d'au moins 4 ans au cours desquelles la perte de glace de mer atteint des sommets. Ces événements, jusqu'ici uniquement théoriques, ils pourraient être le prélude à un Arctique sans glace.
En analysant les simulations, les scientifiques ont identifié certains facteurs clés contribuant à cette perte accélérée. Il s’agit notamment des hivers plus chauds, qui empêchent la formation de nouvelle glace, des intrusions d’air chaud provenant de latitudes plus basses et des tempêtes estivales, qui fragmentent la glace de mer et accélèrent sa fonte.
Malgré ces prédictions alarmantes, l’étude offre également une lueur d’espoir. En fait, dans toutes les simulations, le premier jour sans glace se produit en conjonction avec une augmentation de la température mondiale d’au moins 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Cela signifie que, maintenir le réchauffement climatique en dessous de ce seuiltel qu'établi par l'Accord de Paris, on pourrait encore éviter le pire.
L’Arctique est un écosystème unique et précieux, habitat de nombreuses espèces animales et végétales. La perte de glace marine menace la survie de cet écosystème, mettant en danger la biodiversité et l’équilibre naturel de la région.
En outre, la fonte des glaces de l'Arctique contribue à l'élévation du niveau de la meravec des conséquences potentiellement désastreuses pour les communautés côtières du monde entier.