La terrifiante initiative de la Vénétie pour « confiner » les loutres : 3 euros aux chasseurs pour chaque spécimen tué
Une polémique éclate en Vénétie : la Région offre 3 euros par ragondin tué pour contenir l'espèce invasive. L'OIPA proteste et propose des méthodes éthiques comme la stérilisation
La Région Vénétie a décidé d'offrir un remboursement de 3 euros pour chaque ragondin tué, dans le cadre d'un plan de confinement glacial qui durera jusqu'à fin décembre. L'initiative fait partie d'une stratégie visant à réduire les dégâts causés par ces rongeurs d'origine sud-américaine, introduits en Italie au XXe siècle pour la production de fourrure.
Ces dernières années, leur expansion incontrôlée a créé des problèmes pour les berges des rivières, les activités agricoles et le réseau d’eau, augmentant ainsi les risques d’inondations et de glissements de terrain. Chaque chasseur impliqué dans le plan devra documenter les sorties, les cartouches utilisées et le nombre d'animaux tués, recevant un remboursement total qui couvre également les frais de carburant, d'assurance et de permis. La Région défend le projet comme une mesure de protection du territoire, mais la plupart y voient un massacre annoncé.
La dure réaction de l’OIPA
Parmi ceux qui s’y opposent figurent les associations de défense des animaux. L'OIPA (Organisation Internationale pour la Protection des Animaux) a condamné cette initiative, la qualifiant d'éthiquement inacceptable et d'inefficace à long terme. L’idée d’attribuer une valeur économique à la vie d’un animal risque de transformer un plan de confinement en un véritable massacre.
L'organisation souligne également que les abattages ne résolvent pas le problème, mais le déplacent dans le temps, sans s'attaquer à ses causes structurelles. Pour l’OIPA, la solution réside plutôt dans des stratégies de prévention et de gestion non sanglante, basées sur la stérilisation et le suivi des colonies.
L'exemple vertueux de Parme
Pour étayer sa position, l'OIPA cite le cas de la municipalité de Parme, où les ragondins sont enregistrés, stérilisés et surveillés dans une zone protégée. Ce modèle, selon l'association, démontre qu'il est possible de concilier sécurité foncière et respect de la faune.
Le responsable de la protection de la faune à l'OIPA Italia, Alessandro Piacenza, rappelle que les loups sont les prédateurs naturels des loutres et que laisser la nature agir serait plus efficace que n'importe quel plan d'abattage. C'est pourquoi il invite la Région à retirer la mesure et à ouvrir une table de discussion pour des solutions plus éthiques et durables.
Source : OIPA/Région Vénétie
