pipistrelli attaccati da ratti grigi

Les chauves-souris peuvent aussi être attaquées par des rats gris, une découverte qui inquiète les scientifiques

Les chauves-souris courent un autre risque : elles peuvent en effet être la proie du rat gris (Rattus norvegicus), l'une des espèces envahissantes les plus répandues et les plus nuisibles au monde. Et ce qui est encore plus inquiétant, il semble que cela se produise précisément dans les deux phases les plus critiques pour ces oiseaux, pendant l'essaimage et l'hibernation, lorsqu'ils sont les plus vulnérables. La découverte est le résultat de recherches menées par l'Institut Leibniz pour les sciences de l'évolution et de la biodiversité (Allemagne)

Les chauves-souris ont désormais une « nouvelle » menace, le rat gris (Rattus norvegicus). Une étude menée par Institut Leibniz pour les sciences de l'évolution et de la biodiversité (Allemagne) a en effet démontré, à travers des observations irréfutables, que ces rongeurs, l'une des espèces envahissantes les plus répandues et les plus nuisibles au monde, peuvent attaquer les oiseaux, même dans les deux phases les plus critiques, pendant l'essaimage et l'hibernation, lorsqu'ils sont les plus vulnérables.

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Notre nouvelle étude fournit la première preuve systématique de rats gris (Rattus norvegicus) s'attaquant aux chauves-souris sur deux sites d'hibernation terrestres », écrit la première auteure Mirjam Knörnschild dans un message sur Facebook. « En utilisant l'imagerie infrarouge et thermique, nous avons documenté des rats tendant une embuscade à M. daubentonii et M. nattereri lors de leur atterrissage, et interceptant également des chauves-souris près de l'entrée de l'hibernaculum dans vol. Sur un seul site, nous avons trouvé plus de 50 carcasses de chauves-souris cachées par des rats

Et non, ce n’était pas une observation fortuite, mais une observation répétée et ciblée.

Menaces sur les chauves-souris

Malheureusement, de nombreuses espèces de chauves-souris sont en déclin depuis un certain temps en raison de divers facteurs. Comme l'explique notre ministère de l'Environnement et de la Sécurité énergétique, en effet, les altérations de l'environnement naturel causées par nous ont provoqué et provoquent une réduction drastique des populations.

Parmi ceux-ci, certainement l'utilisation de pesticides dans l'agriculture qui empoisonnent leur nourriture (insectes), l'exploitation de plus en plus intensive des bois pour obtenir du bois et l'exploitation touristique des grottes, sont parmi les altérations les plus lourdes, qui provoquent la perte d'une bonne partie des refuges.

Mais l'agriculture intensive contribue également à ce désastre : en effet, en plus de provoquer une pollution des eaux intérieures avec pour conséquence l'extinction locale de nombreuses espèces d'insectes, elle modifie radicalement le paysage avec la perte de la végétation riveraine et des haies d'une importance vitale pour elles.

Une étude de 2024 démontrait alors un autre risque terrible pour les chauves-souris, avec des répercussions également sur la santé humaine : une maladie fongique dévastatrice a notamment touché les chauves-souris aux États-Unis, appelée syndrome du nez blanc (WNS), provoquée par le champignon. Pseudogymnoascus destructansa considérablement réduit les populations de chauves-souris insectivores entre 2006 et 2017.

Et malheureusement, cela a eu des conséquences inattendues sur la santé humaine, notamment une augmentation de la mortalité infantile. En effet, ces animaux jouent un rôle crucial dans le contrôle naturel des parasites et leur déclin a contraint les agriculteurs à recourir à des pesticides pour protéger les cultures, entraînant une augmentation de 8 % de la mortalité infantile dans les zones les plus touchées.

Environ 1 334 décès ont été attribués à cette chaîne d’événements, démontrant à quel point la perte de biodiversité peut nuire à la santé publique. L'impact économique du WNS a été important, les estimations indiquant des pertes agricoles totalisant environ 26,9 milliards de dollars dans les comtés touchés.

Une maladie fongique des chauves-souris a augmenté la mortalité infantile de 8% (et les pesticides y sont pour quelque chose)

Pourquoi la prédation des rats gris inquiète les scientifiques (et que peut-on faire)

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Les rats bruns font partie des prédateurs invasifs les plus répandus et les plus nuisibles au monde. Sur les îles, ils ont poussé les oiseaux, les reptiles et les petits mammifères au bord de l’extinction. Nos résultats montrent qu’elles constituent également une menace pour les chauves-souris dans les environnements urbains densément peuplés du continent.

Ces observations, qui ne semblent pas aléatoires, constituent une alarme, pour laquelle les chercheurs demandent :

  • sécuriser les déchets et les sources de nourriture pour réduire la densité des rats
  • modifier les infrastructures pour limiter l'habitat des rats
  • Je parle de l'accès des rongeurs aux entrées du hibernacle
  • surveiller l'activité des rongeurs là où les chauves-souris se rassemblent

Les hibernacles de masse urbains sont des bastions vitaux pour les chauves-souris dans les régions tempérées. La protection de ces sites doit désormais inclure des actions contre les rongeurs non indigènes (…) Sans de telles mesures, les efforts de conservation des chauves-souris pourraient en pâtir, même dans des sites autrement protégés.

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L'ouvrage a été publié le Écologie mondiale et conservation.

Sources : Mirjam Knörnschild/Facebook/Écologie mondiale et conservation

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