Ainsi la Slovénie, dévastée par les inondations de 2023, se protège des futures pluies extrêmes. C’est l’Italie ?
Après les inondations dévastatrices de l’année dernière, la Slovénie agit en surélevant les berges de ses rivières et en finançant d’autres interventions pour adapter son territoire à des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes ; pendant que l’Italie reste là et regarde (en prenant la question climatique à la légère)…
2023 s’est révélée être une année terrifiante pour Slovénie (mais de manière générale pour le climat, au vu des records alarmants enregistrés). Le pays européen a été frappé par des inondations sans précédent, qui ont touché les deux tiers du territoire national. En août dernier, en l’espace de 24 heures seulement, la quantité de pluie qui tombe habituellement en un mois est tombée. L’eau et la boue ont submergé les bâtiments et les ponts, emporté les voitures et tué 4 personnes. Ce qui s’est passé a été décrit comme le La « pire catastrophe naturelle » de Slovénie.. Les terribles inondations ont causé d’énormes dégâts, s’élevant à environ 5 milliards d’euros (près de 8 % du PIB de la Slovénie).
Afin de ne pas être prise au dépourvu et de faire face à des événements climatiques extrêmes appelés à devenir de plus en plus récurrents, la Slovénie a décidé d’investir dans la prévention, avec une série d’interventions ponctuelles.
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Solutions anti-inondations (dont l’Italie devrait s’inspirer)
Des centaines de chantiers ont été lancés sur tout le territoire national, à proximité des rivières et ruisseaux. Une des stratégies mises en œuvre consiste à rehausser les berges des cours d’eau. Des camions et des excavatrices travaillent pour nettoyer les lits des rivières et construire des barrages pour réduire les risques d’inondation.
Le long de la Rivière Gradaščica, qui coule sur 33 km, un lit de rivière plus large est également creusé pour ralentir l’écoulement de l’eau. Comme on peut l’imaginer, tout cela nécessite des dépenses considérables, mais c’est essentiel pour éviter de nouvelles catastrophes naturelles et protéger la sécurité des habitants.
« Un entretien sera nécessaire chaque année, disons même deux fois par an, pour éliminer les excès de végétation, par exemple les arbres morts ou tombés, afin que les choses puissent se régénérer naturellement », explique Rok Fazarinc, ingénieur en protection contre les inondations, aux micros d’Euronews.
Les autorités ont également prévu l’installation de systèmes conçus pour bloquer les branches et les arbres et empêcher leur chute de causer des dommages aux maisons et autres bâtiments.
Jusqu’à présent, le gouvernement slovène a alloué un demi-milliard d’euros, destiné aux résidents, aux entreprises et aux administrations locales, pour mener des activités de remise en état et de restauration des terres. Mais les citoyens sont également invités à faire leur part. Pour pouvoir couvrir les dépenses nécessaires au plan d’adaptation, une taxe temporaire quinquennale sur les actifs bancaires de 0,2% a été augmentée, qui servira à augmenter. Pour la même raison, le taux de l’impôt sur les sociétés a également augmenté (de 19 % à 22 %), passant de 19 % à 22 %. Inutile de dire que ces mesures n’ont pas été bien accueillies.
« Les augmentations d’impôts ne sont jamais les bienvenues, mais nous pensons qu’il s’agit d’une investissement pour l’avenir, aussi pour l’économie. Parce que des structures plus résistantes, qui nous rendent plus sûrs contre les inondations et autres phénomènes naturels, porteront également leurs fruits beaucoup plus tard », commente Boštjan Šefic, sous-secrétaire à la coordination des mesures et des activités de reconstruction après les inondations.
Alors que la Slovénie a immédiatement pris des mesures pour protéger l’environnement et la vie de sa population, avec une stratégie ciblée, en Italie, la question climatique continue d’être prise à la légère, comme si elle ne nous concernait pas de près (et pourtant elle nous touche particulièrement, et les inondations qui ont mis à genoux la Toscane et l’Émilie-Romagne en sont la preuve).
Après des années de discussions et de reports, il y a seulement quelques semaines, notre pays a finalement approuvé le Plan national d’adaptation au changement climatique. Mais pour le moment, ce n’est que du papier. Nous devons établir les faits le plus tôt possible (avant qu’il ne soit vraiment trop tard).
Source : Direkcija Republike Slovenije za vode