Maxi amende et expulsion immédiate au contrebandier italien de cactus qui a pillé le Chili de plantes rares pendant 6 ans
Andrea Piombetti, contrebandier de cactus endémiques du Chili, a été condamné à une lourde amende, à l'expulsion et à 10 ans d'interdiction d'entrée dans le pays. L'affaire suscite des inquiétudes quant au trafic illégal de flore protégée et à son impact sur des écosystèmes fragiles comme celui du désert d'Atacama.
De l'Italie au Chili, avec un seul objectif : mettre la main sur les cactus les plus rares et les plus précieux. C'est l'histoire de Andrea Piombetticontrebandier de plantes exotiques, arrêté après des années de pillages dans le désert d'Atacama. Une histoire qui interroge sur le trafic illégal d’espèces protégées et la fragilité des écosystèmes.
Le désert d'Atacama au Chili est connu pour sa beauté sauvage et sa biodiversité unique. Parmi ses merveilles botaniques, le cactus du genre Copiapoaendémique à cette région et faisant l'objet d'un intérêt croissant de la part de collectionneurs peu scrupuleux. L'un d'eux, Piombetti, a été récemment reconnu coupable de contrebande de près d'un millier de spécimens de Copiapoaun crime qui a mis en lumière un trafic international de plantes rares et menacées.
L'histoire a commencé en 2020, lorsque la police italienne, lors d'une opération dans la ville de Senigalliadécouvre une collection suspecte de cactus. L'enquête révèle que les plantes sont originaires du Chili et ont été introduites illégalement dans le pays. Début d'une collaboration internationale entre les autorités italiennes et chiliennes, qui conduit à l'arrestation de Piombetti à l'aéroport de Santiago du Chili en septembre 2024.
Selon les reconstitutions, l'homme opérait depuis 2013. Il se rendait régulièrement à Taltal, une ville côtière d'environ 10 000 habitants dans le désert d'Atacama, où il extrayait illégalement des cactus, les photographiait, enregistrait leurs coordonnées GPS et il les a envoyés à des complices en Grèce et en Roumanie. De là, les plantes étaient envoyées en Italie pour être vendues à des collectionneurs prêts à payer des prix exorbitants, voire supérieurs à mille euros par spécimen.
Le tribunal de Taltal a condamné Piombetti à une amende de 5 millions de pesos chiliens (environ 5 000 euros), expulsion immédiate du pays et interdiction d'entrée pour les dix prochaines années. Une peine sévère qui souligne la attention croissante des autorités chiliennes envers la protection du patrimoine naturel national.
« La contrebande d'espèces végétales et animales est très nocive pour les écosystèmes », a déclaré le procureur régional d'Antofagasta, Juan Castro Bekios. « Dans ce cas, nous parlons d’une personne qui, depuis des années, extrait illégalement des espèces de cactus qui n’existent que dans la région de Taltal, causant d’énormes dégâts. »
L'affaire Piombetti soulève d'importantes questions sur le trafic illégal d'espèces végétales, un phénomène croissant alimenté par la demande des collectionneurs privés et le manque de conscience des dommages environnementaux causés par ces pratiques.
Un écosystème fragile
Le désert d'Atacama est un écosystème extrêmement fragile, où les plantes succulentes comme les cactus jouent un rôle fondamental dans le maintien de l'équilibre écologique. Leur croissance lente et leurs difficultés de reproduction les rendent particulièrement vulnérables à la surexploitation.
L’extraction illégale de cactus, en plus d’appauvrir la biodiversité, peut avoir des conséquences dévastatrices sur l’ensemble de l’écosystème. En effet, les plantes contribuent à stabiliser le sol, prévenir l'érosion et fournir de la nourriture et un abri à diverses espèces animales. Leur disparition peut déclencher une réaction en chaîne qui met en danger la survie d’autres espèces et la santé de l’ensemble de l’écosystème.
La collaboration internationale, une arme gagnante
Le cas de Piombetti démontre l'importance de la collaboration internationale dans la lutte contre le trafic illégal d'espèces végétales. L'échange d'informations entre les autorités italiennes et chiliennes a été fondamental pour identifier le responsable et interrompre le flux de cactus vers l'Europe.
Cette affaire représente un précédent important et un signal fort pour ceux qui se livrent à ce type d'activité criminelle. Les autorités chiliennes ont démontré leur détermination à protéger leur patrimoine naturel et à poursuivre en justice ceux qui le menacent, quelle que soit leur nationalité.
Que pouvons-nous faire ?
La lutte contre le trafic illégal d’espèces végétales nécessite un engagement à plusieurs niveaux. Les institutions doivent renforcer les contrôles et les sanctions, mais il est également essentiel de sensibiliser davantage le public au problème.
Acheter des plants auprès de pépinières certifiées, se renseigner sur l'origine des espèces et signaler toute activité suspecte sont des actions concrètes que chacun d'entre nous peut entreprendre pour contribuer à la protection de la biodiversité.
Source : Conservation-Litiges, ABC