Plastique biodégradable issu du bambou : plus durable, facile à recycler et durable
En Chine, une équipe de chercheurs a transformé le bambou en une matière plastique rigide, biodégradable et extrêmement résistante, offrant une alternative concrète aux dérivés du pétrole
La polyvalence du bambou, déjà connue pour ses utilisations dans la construction et l'artisanat, s'enrichit d'une nouvelle application révolutionnaire : un plastique biodégradable obtenu à partir de sa cellulose, plus résistant que les plastiques traditionnels et facilement recyclable. Il a été développé par le professeur Dawei Zhao, de l'Université de technologie chimique de Shenyang, dans le nord-est de la Chine.
Même si des progrès ont été réalisés ces dernières années dans le développement de bioplastiques flexibles pour remplacer les sacs et les emballages, trouver un substitut biodégradable aux plastiques durs, tels que ceux utilisés dans les intérieurs de voitures, les appareils électroménagers ou les ustensiles, reste un objectif ambitieux. Le nouveau bioplastique de Zhao représente précisément un tournant dans ce domaine.
Production : des fibres végétales au bioplastique rigide
Le procédé développé par Zhao utilise la cellulose de bambou, une matière renouvelable à croissance rapide et qui jusqu'à présent était principalement utilisée dans les produits tissés ou artisanaux. La cellulose est traitée avec du chlorure de zinc et un acide simple, qui brisent les liaisons polysaccharidiques complexes des fibres végétales. Ensuite, de l'éthanol est ajouté à la solution obtenue : à partir de ce mélange, on obtient un plastique rigide qui peut être façonné par des techniques de moulage, d'injection ou de traitement mécanique.
Le résultat est un matériau biodégradable et robuste avec des performances thermomécaniques supérieures à celles des plastiques traditionnels et des autres biopolymères du marché.
Une limite qui devient un avantage
La seule véritable limite du matériau est son manque de flexibilité, qui ne le rend pas adapté à tous les types d’utilisation. Mais c’est précisément dans les applications rigides, celles qui génèrent les déchets plastiques les plus persistants et les plus difficiles à recycler, que ce bioplastique montre son plus grand potentiel. Remplacer ces produits signifie réduire considérablement le fardeau environnemental du plastique non biodégradable.
D'après ce qui a été publié par l'équipe chinoise dans le magazine Naturele nouveau matériau se décompose complètement dans le sol en seulement 50 jours, offrant ainsi un impact environnemental minimal. De plus, l'analyse des coûts démontre que la recyclabilité du biopolymère permet d'atteindre une compétitivité économique par rapport aux plastiques conventionnels.
Source : Nature
