Pfas dans l'eau minérale : ces 7 marques sont les plus contaminées d'Europe (et il y en a aussi une Nestlé)
Un nouveau test réalisé par PAN Europe confirme que certaines marques d'eau minérale en Europe sont contaminées par des PFAS, des produits chimiques dangereux pour la santé. Découvrons tous les résultats
La possibilité est discutée depuis un certain temps maintenant contamination des eaux minérales européennes par les PFASpesticides et autres produits chimiques. Une enquête suisse dont nous parlions avait déjà détecté la présence de ces contaminants dans certaines marques d'eau minérale. Plus connu encore est le scandale qui a frappé la France, où plusieurs enquêtes sur les eaux minérales Nestlé ont mis en évidence de graves anomalies liées à une contamination par PFAS (et plus encore).
De Perrier à Vittel : tout ce que l'on sait sur l'eau de la marque Nestlé contaminée par des PFAS, des pesticides et des bactéries
Maintenant, une nouvelle confirmation vient d'une enquête menée par Pan Europe ce qui dresse un tableau alarmant de la présence de « polluants éternels » dans l'eau minérale. Parmi ceux-ci, c'est notamment le TFA (acide trifluoroacétique), produit de la dégradation des pesticides et des gaz fluorés, se révélant être un contaminant important.
Même si les eaux minérales doivent garantir la pureté, certaines sources montrent des niveaux inquiétants de ce composéremettant en question la réelle sécurité et la qualité de certains produits qui arrivent sur les tables des consommateurs.
Pour réaliser le test, entre mai et juin 2024, des échantillons d'eaux minérales ont été achetés dans différents pays européens : France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Hongrie, Autriche et Allemagne. L'eau a été envoyée au Centre technologique de l'eau de Karlsruhe pour analyse.
Les tests ont analysé la présence d'acide trifluoroacétique (TFA), selon une méthode avec une limite de quantification de 50 ng/l.
Les premiers résultats sont restés anonymes afin de mieux vérifier et dialoguer avec les entreprises impliquées. Après avoir confirmé les résultats par des analyses répétées, il a été décidé de les publier de manière transparente.
Les eaux minérales les plus contaminées
L'enquête menée par Pan Europe sur 19 eaux minérales achetées dans 7 pays européens (dans lesquels l'Italie n'est pas présente) a mis en lumière Niveaux de TFA supérieurs aux limites réglementaires dans 7 échantillons.
Les eaux les plus contaminées ont été trouvéespar ordre alphabétique :
- Gasteiner
- Ordal
- SPA
- Villers
- Vittel
- Waldquelle
- L'eau luxembourgeoise est restée anonyme
PanEurope écrit :
Dans 7 cas sur 19, la contamination par les TFA dépasse la valeur limite de l'eau potable pour les métabolites des pesticides concernés, qui est de 0,1 µg/l (100 ng/l). Dans un cas, la limite supérieure pour les PFAS totaux (« Total PFAS ») de 0,5 µg/l (500 ng/l) proposée dans la directive européenne sur l'eau potable a également été dépassée. Cette limite devrait entrer en vigueur en 2026, même si elle ne sera pas appliquée par tous les États membres.
Le cas le plus frappant est celui deEau minérale de Villerscommercialisé en Belgique, avec une concentration de 3,4 µg/l de TFA à la première mesure (3,2 µg/l à la seconde), soit 34 fois la limite maximale autorisée de 0,1 µg/l. Ensuite, avec un certain détachement, c'est l'eau Ordal (Belgique) avec 0,47 µg/l et la Le français Vittel, une marque bien connue du groupe Nestléavec 0,4 µg/l.
Cependant, les experts paneuropéens précisent que :
Chacune des eaux minérales analysées, même celle dont la contamination mesurée est la plus élevée de 3 200 ng/l, respecte la plupart des valeurs guides pour la santé humaine établies par diverses autorités de l'UE, même avec une consommation quotidienne élevée de 2 litres. calculé pour un adulte de 60 kg. De plus, l’eau minérale est en moyenne moins contaminée par les TFA que l’eau du robinet.
Dans le tableau ci-dessous vous pouvez voir les résultats de toutes les eaux minérales analysées. Les sigles à côté du nom de la marque de l’eau font référence au pays dans lequel elle est produite et commercialisée :
- AT – Autriche
- DE – Allemagne
- BE – Belgique
- FR – France
- LU – Luxembourg
- HU – Hongrie
Les barres bleues indiquent plutôt les résultats des analyses effectuées en été, tandis que les barres bleues montrent les données de confirmation obtenues en automne.
![analyses d'eaux minérales](https://jhm-blogs.fr/wp-content/uploads/2024/12/1733421977_981_Pfas-dans-l39eau-minerale-ces-7-marques-sont-les.jpg)
![analyses d'eaux minérales](https://jhm-blogs.fr/wp-content/uploads/2024/12/1733421977_981_Pfas-dans-l39eau-minerale-ces-7-marques-sont-les.jpg)
Le paradoxe de l'eau minérale
L’eau minérale est légalement définie comme « pure à l’origine », car elle provient de sources souterraines protégées de toute contamination externe. Le problème est que le TFA (ainsi que les autres Pfas), en raison de sa grande mobilité et de sa stabilité, parvient à s'infiltrer même dans les aquifères profonds, considérés comme sûrs de la pollution de surface.
Les entreprises productrices, bien que responsables de la qualité du produit final, ont un contrôle limité sur la protection des sources, dépendant fortement des réglementations et des interventions des autorités locales.
Même si les concentrations détectées sont, dans de nombreux cas, considérées comme conformes aux valeurs des recommandations sanitaires en vigueur, la question reste controversée. Des études scientifiques récentes indiquent que des expositions, même à de faibles niveaux de PFAS, peuvent s’accumuler avec le temps et entraîner des problèmes de santé, même graves.
La présence de TFA et autres PFAS dans les eaux minérales rend urgente la mise à jour des limites réglementaires pour prendre en compte les nouvelles preuves scientifiques.
Un problème qui va bien au-delà de l’eau minérale
La contamination par les TFA et autres PFAS ne se limite pas aux eaux minérales : c'est un phénomène mondial qui touche également les rivières, les terres agricoles et, par conséquent, l'alimentation.
Comme l’écrivent les experts paneuropéens :
Aujourd’hui, les TFA se trouvent partout : dans l’eau de pluie, les rivières, le sol, les plantes, les aliments, l’eau du robinet et même le sang humain.
Que faire pour lutter contre le problème ? L'Union européenne a fixé une nouvelle limite cumulée de PFAS dans l'eau potable à 0,5 µg/l, qui entrera en vigueur en 2026. Cependant, tous les États membres ne sont pas prêts à la mettre en œuvre.
Il est clair qu'un engagement plus important est de plus en plus nécessaire, non seulement de la part des autorités, mais aussi des industries, pour réduire l'utilisation de composés chimiques contenant des PFAS et investir dans des technologies de traitement plus avancées pour assurer une protection efficace des aquifères et, plus encore. en général, l'environnement.
Source : PanEurope